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LANGAGE HUMAIN


DEFINITION DU LANGAGE


Tour de Babel

Informations et extraits issus de la définition du Dictionnaire d'Orthophonie des Dames F. Brin, C. Courrier, E. Lederlé, V. Masy. Editeur: L'ORTHO-édition. p102.103.104 :

Le langage peut être communément défini comme un système de signes propre à favoriser la communication entre les êtres.
La réalité de sa définition est en fait très complexe puisqu'elle concerne des disciplines variées :

- c'est un acte physiologique (réalisé par différents organes du corps humain),
- psychologique (supposant l'activité volontaire de la pensée),
- social (permettant la communication entre les hommes).
- Mais c'est aussi une réalité historique constatée dans le monde entier,à des époques différentes et sous des aspects divers.


Tour de Babel


♦  d'un point de vue historique et anthropologique, ...D'après certaines recherches anthropologiques, la différenciation entre le genre Homo et l'Australopithèque remonterait à environ -4 à 5 millions d'années. Mais ce n'est que bien plus tardivement (-2,2 millions d'années) qu'apparait l'Homo habilis qui fabrique déjà lui-même des outils, chasse et vit en société, ce qui témoigne d'une capacité de symbolisation et de l'émergence d'une conscience. Pendant cette longue période, les bouleversements climatiques..., contraignent l'espèce à s'adapter, à se déplacer (nomadisation) et à développer des aptitudes de plus en plus spécifiques : transmission de l'expérience, de recettes de fabrication, d'activités collectives,...
Corrélativement, dans un premier temps, la région temporale et l'aire de Broca se développent. Puis le volume endocrânien et la capacité de l'encéphale augmentent, donnant à l'Homo habilis un front de plus en plus "humain". Sa denture s'harmonise (alimentation omnivore), la diversification des outils qu'il fabrique témoigne de la complexité croissante de ses représentations. Enfin, l'environnement, dangereux pour sa survie, le contraint à la solidarité et au regroupement (vie en société) et c'est aussi par là que semble se développer la faculté de langage (il s'agit bien évidemment d'une communication par gestes,antérieure à celle des codes des cris). Cependant, les anthropologues les plus prudents, datent la faculté de langage, soit lors de l'apparition de l'Homo erectus, entre -1,5 million d'années et -200 000 ans, période pendant laquelle la capacité de l'endocrâne est doublée et la myélinisation et la vascularisation cérébrales augmentées, soit encore plus tardivement, entre -200 000 et -30 000 ans avec l'apparition de l'Homo sapiens. En effet,les traces de culte,de sépultures, de symbolisme rituel (inscriptions) tendent à prouver que l'émergence de la faculté de langage résulte du lien entre des aptitudes innées et le milieu et l'histoire, le développement du néo-cortex signant déjà la présence d'une pensée conceptuelle.
En même temps, il est incontestable que la verticalisation due à la bipédie entraine des modifications anatomiques, neurologiques (le port-vertical du bébé dans le ventre de la mère influe sur la forme du crâne et sur le développement de l'encéphale), fonctionnelles et sociales majeures.La verticalisation, d'une part libère les mains(préhension,activités de travail, communication gestuelle...), d'autre part retentit aux plans anatomiques et fonctionnels de l'ensemble du corps, et en particulier de la zone faciale et oro-pharyngo-laryngée (abaissement du larynx, séparation des fosses nasales et de l'oropharynx par le voile du palais...), le larynx et la cavité buccale trouvant ainsi de nouvelles potentialités permettant l'émergence progressive du langage articulé, de la parole et des langues...

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♦  D'un point de vue philosophique : ...l'homme s'est toujours interessé au langage, puisque c'est par le langage qu'il parvient à comprendre comment le monde s'articule et à mieux se comprendre lui-même. Socrate cherche à définir les mots (permanence du sens), Platon réfléchit sur leurs relations dans la phrase..., Aristote sur les liens entre les lois logiques et le langage... Puis la dialectique des médiévaux... la théorie des signes au XVIIIèmeS (Rousseau, Condillac : les signes du langage sont le fondement de la pensée abstraite et réflexive)...




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♦  D'un point de vue psycholinguistique, le langage est une activité symbolique qui permet de construire un substitut détachable de la réalité : il correspond à une activité symbolique de signification. Mais le langage n'est pas "directement" observable, et son accès passe par les langues dans lesquelles il se réalise. C'est à travers son apprentissage et son appropriation de la langue, quelle qu'elle soit, que l'enfant va mettre le langage en fonctionnement et va avoir une activité symbolique de signification : il va apprendre à parler en apprenant la langue et en construisant le langage...


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♦  D'un point de vue linguistique : On retiendra l'opposition de Saussure langue/parole et Emile Benveniste qui, bien que son héritier s'en détachera partiellement en posant " l'instance du discours"... Il donne du langage la définition suivante : "Le langage représente la forme la plus haute d'une faculté qui est inhérente à la condition humaine,la faculté de symboliser. Entendons par là, très largement, la faculté de représenter le réel par un "signe" et de comprendre le "signe" comme représentant du réel, donc d'établir un rapport de "signification" entre quelque chose et quelque chose d'autre". Chomsky introduit la linguistique transformationnelle : c'est la notion de compétence qui est au coeur de l'activité linguistique (savoir utiliser une langue en produisant un nombre infini de phrases mettant en oeuvre un nombre fini d'éléments appartenant à la structure de la langue) en incluant le locuteur.


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♦  D'un point de vue développemental : Le développement du langage commence dès la naissance et même avant (in utéro). Il résulte d'une part des aptitudes de l'enfant à symboliser, d'autre part des stimulations apportées par l'entourage, et sa construction est étroitement liée à la structuration intellectuelle, motrice, perceptive, psychoaffective de l'enfant considéré dans sa globalité...



♦  Ordre d'apparition des illustrations représentant la Tour de Babel : 1) François de Nomé (XVIIIème S); 2) Hendrick van Cleef (XVème S) 3) Lucas Van Valckenborch (1594); 4) Pieter Bruegel l'ancien (1563); 5) Pieter Bruegel l'ancien; 6) Lucas Van Valckenborch


FONCTIONS DU LANGAGE


R. Jakobson ( 1896-1982), linguiste russe, s’est beaucoup intéressé à cet aspect du langage et a défini autant de fonctions que de composantes dans son schéma de la communication.
Il définit ainsi 6 fonctions pragmatiques de la langue :

♦  La fonction expressive ou cognitive est centrée sur l'émetteur et montre que le langage sert à informer l’ interlocuteur.
♦  La fonction conative impose au destinataire un comportement déterminé.
♦  La fonction métalinguistique montre qu’on raisonne sur le code.
♦  La fonction poétique donne une valeur créative au message.
♦  La fonction phatique a pour but de maintenir le contact entre les interlocuteurs.
♦  La fonction référentielle considère le référent ( ce dont on parle) comme l’élément central de la communication.


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UN MODELE DU DEVELOPPEMENT DU LANGAGE



LE MODELE BLOOM ET LAHEY :

Cette conception de modèle, apparue aux auteurs en 1973, est un modèle interactionniste se situant dans 3 courants: linguistique, cognitif et socio-linguistique,

Ce modèle consiste en une approche centrée sur la compétence langagière à l’intersection de trois composantes : la forme du langage : comment dire ? Le contenu : quoi dire ? L’utilisation : pourquoi dire ?
Selon Lahey (1988), ces trois composantes se développent d'abord de manière indépendante et s'intriquent vers 12 mois, permettant l'apparition de la communication linguistique,

Peinture rupestre


FORME :
Forme linguistique verbale : articulation, phonologie, syntaxe, morphosyntaxe, production d’énoncés et de récits,

La forme conventionnelle appartient aux membres d’une même communauté linguistique,

Forme non verbale : mimogestualité

C'est le "COMMENT DIRE"

Peinture rupestre


CONTENU :
Lexique actif et passif, compréhension, catégories de contenu.

C’est la représentation que l’on peut avoir du monde, il dépend de nos expériences propres. Il varie selon les individus et est très lié au développement cognitif mais aussi à l’environnement et à la culture.

C'est le "QUOI DIRE"

Peinture rupestre


UTILISATION :
Actes de parole, actes de langage, règles conversationnelles, adaptation à l’interlocuteur. Signaux verbaux et non verbaux.

C’est la pragmatique. La pragmatique serait la force motrice derrière le choix des unités de langage servant à la compréhension et à l’expression ( CRONK.C),

C'est le "POURQUOI DIRE"

♦  Peintures rupestres: Girafe: Lybie, site Tirarite; Dromadaire: Jordanie, Wadi Rum; Archer : Algérie, Site de Jabbaren, Tassili des Ajjers.

♦ L’orthophoniste dispose d'un large éventail de bilans visant à évaluer le langage et dont beaucoup sont très spécifiques à certains aspects du langage. L’orthophoniste sait s’adapter à la plainte ou difficultés du patient et choisit de façon adaptée le type de bilan à utiliser et les épreuves complémentaires à effectuer dans des domaines plus spécifiques afin d’isoler la nature des troubles. Le cadre rééducatif s’en trouve alors dessiné.

♦ Dame Sarrasine vient isoler ici quelques aspects du langage du très jeune enfant en les inscrivant dans le modèle Bloom et Lahey.
Ce choix permettra à chaque parent de mieux comprendre le langage de leur jeune enfant, mais est aussi sous-tendu par l’essai de mieux comprendre le langage animal dans ce qu’il porte d’explicite ainsi que la communication humain-animal où chacun des partenaires doit s’avancer dans la compréhension du langage de l’autre.
Les items des sujets sélectionnés seront en partie repris dans la partie langage animal de ce site.

Peinture rupestre

LA FORME

A) COMMENT VOTRE ENFANT COMMUNIQUE

Centre Honen. A.MANOLSON.1997 :

- Niveau I

En pleurant
En soufflant
En criant
En faisant des sons vocaliques
En regardant
En faisant des gestes désordonnés avec les bras et les mains.

- Niveau II

En faisant des mimiques
En riant
En produisant toutes sortes de sons vocaliques et consonnantiques
En tendant les bras

- Niveau III

En hochant la tête pour dire oui ou non
En cherchant à établir un contact visuel
En pointant du doigt et en faisant des gestes
En mimant ce qu’il veut dire
En produisant des sons qui tiennent lieu de mots
En utilisant de temps en temps des mots isolés

- Niveau IV

En utilisant souvent des mots isolés
En combinant des mots (difficiles à comprendre)
En combinant deux mots ou plus
En utilisant le langage gestuel ou une planche de communication

Chaque attitude de communication méritera d’être étudiée au travers des différentes fonctions du « pourquoi l’enfant communique »

Peinture rupestre

LE CONTENU

A) NOTIONS D’EXISTENCE DE CONTENU

Dame Sarrasine porte d’abord son choix sur ces notions. A savoir du sujet si :
Grille des Dames Agnès BO et Laurence Kunz, Orthophonistes :

Il utilise l’existence : il y a
Il utilise la non existence : il n’y a pas
Il utilise le terme « encore »
Il a la notion de disparition : il n’y a plus
Il a la notion de manque : il en manque
Il a la notion de négation : cassé, pas cassé
Il a la notion d’état interne : j’ai mal, je suis fatigué
Il a la notion d’état externe : il fait froid.., c’est difficile
Il a la notion de possession : c’est à moi
Il a la notion de quantité
Il a la notion de causalité : parce que, à cause
Il a la notion de temps : demain. Après, hier…
Il a la notion de coordination : et, avec, mais..
Il a la notion de localisation : ici, en haut, dehors..
Il a la notion d’action (utilise des verbes conjugués)


B) LES STRATEGIES DE COMPREHENSION :

Le bilan O-52 de Khomsi permet de mettre en évidence le niveau de complexité des stratégies de compréhension utilisées par l’enfant :

- Stratégies pragmatiques : comprendre l’énoncé à partir de ce que l’enfant connait de la réalité. Avant 3 ans.

- Stratégies lexicales : l’énoncé est saisi à partir d’un mot dans la phrase. 0 à 3 ans.

- Stratégies morpho-syntaxiques : l’énoncé est saisi à partir de la relation entre deux éléments de la phrase.2-5 ans.

- Stratégies narratives : l’énoncé est saisi grâce au traitement de la succession temporelle et causale. 4 à 7 ans.

- Stratégies méta-discursives : accepter la valeur non communicationnelle de l’énoncé ; se décentrer de l’énoncé. Après 7 ans.

Par ailleurs, afin de faire un autre lien avec le langage écrit, il est important de noter que pour entrer dans le langage écrit, l’enfant doit pouvoir utiliser des stratégies inférentielles (stratégies narratives + méta-discursives).


C) SUJETS DE COMMUNICATION DE L’ENFANT

Il conviendra de noter la fréquence selon laquelle l’enfant communique au sujet de chacun des thèmes énumérés, à savoir Quand : " Toujours - Souvent – Parfois – Jamais "
Rappelez-vous que l’enfant peut communiquer par des attitudes du corps, des sons, le langage gestuel, une planche de communication ou des mots.

Grille du centre Honen, A. Manolson 1997 :

THEMES

- Nourriture ou boisson
- Jouets
- Vêtements
- Animaux familiers
- Autres objets
- Parents
- Frères et sœurs
- Parenté
- Amis
- Voisins
- Enseignant
- Nourrice
- Autres personnes
- Manger
- Se laver
- Jouer
- Aller se promener
- Regarder la télé
- Ecouter de la musique
- Autres activités
- Dame Sarrasine ajoute : le besoin de câlins, de tendresse.

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L’UTILISATION

A) FONCTIONS : le POURQUOI L’ENFANT COMMUNIQUE

Attire l’attention
Demande de l’aide
Fait des demandes
Proteste
Nomme
Donne une consigne
Pose une question
Répond à une question
Exprime un besoin
Exprime un sentiment
Commente ce qu’il voit ou fait
Rapporte un fait
Dame Sarrasine ajoute ici : pour ne pas se sentir seul


B) PRECURSEURS PRAGMATIQUES ET REFERENCE CONJOINTE

CLSL Région de Québec «  les apprentis au pays de la communication » 2002.
Il s’agit à chaque fois d’évaluer l’item selon les qualificatifs suivants : fréquent, en émergence, rarement.

Etablit le contact visuel spontanément
Peut établir le contact visuel sur demande
Maintient le contact visuel
Est intéressé au jeu
Est capable d’une attention conjointe « objet-personne » en alternance
Respecte le tour de rôle dans le jeu
S’intéresse à son interlocuteur, au message verbal
Respecte le tour de parole
Initie des épisodes d’engagement conjoint – non verbalement
- verbalement


C) PRECURSEURS SEMANTIQUES

Reconnaît les objets qui lui sont familiers
Utilise fonctionnellement les objets qui lui sont présentés
Stade du jeu : - exploratoire (manipulation simple) – combinatoire – symbolique
Possède un vocabulaire expressif d’environ …mots
Les catégories grammaticales sont : - substantifs – verbes (action-état) – adjectifs


D) PRECURSEURS FORMELS

Imite des gestes quotidiens, des actions
Pointe
Crie, pleure
Jargonne
Imite des sons, des mots


E) COMPREHENSION

- Comprend les indices contextuels, le non verbal
- Comprend un mot isolé et une consigne simple en contexte
- Comprend en contexte la question « où », « qui » « quoi »

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AGES D'APPARITION DES COMPETENCES LANGAGIERES


AGE COMPETENCES-SOCLES A LA COMMUNICATION ET AU LANGAGE COMMUNICATION NON-VERBALE ET VERBALE PERCEPTION COMPREHENSION PRODUCTION EXPRESSION AUTRES COMPETENCES : VISION, MOTRICITE CONDUITE AVEC LES OBJETS ; OBJET PERMANENT, JEU, JEU SYMBOLIQUE SIGNES D'ALERTE AU NIVEAU DU LANGAGE
DE LA NAISSANCE A 2 MOIS Réagit à la voix. Soupirs, sons gutturaux, sons végétatifs traduisant le confort ou l'inconfort. Mise en place du regard.
DES 2 MOIS Réagit aux bruits environnants. Vocalisations de sons avec ouverture et fermeture de la bouche. Poursuite visuelle.
DES 3 MOIS Premiers sourires intentionnels. Capacité de demandes non-verbales (tonus, motricité) Petits cris, "AREU", "A E". Sons de l'arrière gorge "G". Poursuite visuelle à 180°. Tient sa tête ; Porte à la bouche; Sensibilité au monde des personnes, des choses, des actions. ATTENTION SI à 3 mois il n'y a pas d'accroche du regard.
DES 4 MOIS Facilité à la sonorisation. Renvoi des vocalisations (chacun son tour, pré-conversation). Rires aux éclats. Début d'épisodes d'attention conjointe. Capacité d'élan à l'interaction (demande de communication avec autrui). Cesse de pleurer quand on lui parle. Sons vocaliques. L'objet est pris, lâché, repris ; Découvre son corps, explore, tire, tâte. ATTENTION SI l'enfant ne sonorise pas spontanément quand il manipule des objets.
DES 5 MOIS Commence à réagir au « non ». Jeux de variation d'intonations; Commence à répondre à son nom par des vocalisations ; premières consonnes:P, B, M puis W ; K. Préhension volontaire d'un objet ; explore les jouets de textures et de couleurs différentes ; tourne, secoue, touche, gratte, appuie les objets.
DES 6 MOIS Roucoule. Vocalise face aux jouets. Vocalise face à son image dans le miroir. Babillage canonique (production avec intonation de syllabes dupliquées « bababa, mamaman »). Regarde la personne qui lui parle. Nouvelles capacités de demandes non-verbales. Capacité d'imitation motrice ATTENTION SI :
- l'enfant ne participe pas aux épisodes d'attention conjointe.
- la mise en place du regard et du suivi visuel ne se font pas.
- les productions de l'enfant sont rares et pauvres.
DES 7 MOIS Réagit bien au « NON ». Donne un objet sur demande. Poursuite du babillage. Les voyelles produites sont conformes à celles de la langue maternelle. Reste assis sans soutien. Peut détacher sa main du sol pour attraper un objet. Sait faire passer un objet d'une main dans l'autre. Joue à jeter les objets. Commence à ne plus porter à la bouche. Début du « Coucou ».
DES 8 MOIS Capacité de tour de rôle et d'échange. Capacité à utiliser les gestes à visée communicative. Capacité d'imitation verbale. Imite avec le contour intonatif. De plus en plus de mimiques (joie, peur, dégoût, plaisir). Comprend « NON » «  BRAVO » « AU REVOIR ». Enrichissement du babillage canonique avec des séquences variées de syllabes (ex : « baga »). Jeu du « coucou ».
DES 9 MOIS Commence à utiliser des gestes symboliques. Fait « non » avec la tête. S'arrête quand on dit « non ». Début de compréhension des mots familiers en contexte puis reconnaissance des mots connus hors contexte. Poursuite du babillage avec des séquences variées. Rampe. Pince pouce-index. Utilise les objets de manière adaptée fonctionnelle. Jeu du « cache-cache » (l'objet disparu est recherché). ATTENTION SI à 9 mois l'enfant semble indifférent à tout. ATTENTION SI à 9-10 mois :
- il n'imite pas spontanément les bruitages, les cris d'animaux.
– Il n'imite pas les nouveaux mots.
DES 11-12 MOIS Capacité à utiliser le pointage. Capacité à reconnaître la mimique des autres. Commence à mimer des actions sur les peluches. Capacité de compréhension non-verbale. Compréhension d'une trentaine de mots en contexte et hors contexte. Babillage encore plus varié « comme si l'enfant racontait ». Apparition des premiers mots (productions stables en relation avec des situations). Se déplace à 4 pattes. Essaie de se dresser en s'agrippant aux meubles. Gribouillage avec un gros crayon. ATTENTION SI le babillage canonique est absent ou a disparu
DES 12-15 MOIS Compréhension de petites phrases très simples (ex : papa est parti). Apparition des premiers mots. Apparition des consonnes « f » « v » « l ». Ne porte quasiment plus à la bouche. Marche, tenu par les deux mains, puis par une main, puis seul. ATTENTION SI :
- l'enfant ne réalise que peu de gestes représentationnels, de séquences de gestes, de gestes complémentaires aux mots isolés.
- l'enfant n'a pas encore babillé de façon canonique.
- Le babillage ne se diversifie pas ou disparaît sans être remplacé par des mots.
- L'enfant présente un trouble de la motricité( tenue de la tête, station assise, déplacements dans l'espace).
DES 16 MOIS Echanges conversationnels de plus en plus riches avec l'enfant. Répond à des consignes verbales simples par l'action. Comprend 100 à 150 mots. Comprend de plus en plus de courtes phrases en situation. De plus en plus de mots, environ 50 principalement des noms + du babillage intonatif.
DES 18 MOIS Capacité à utiliser la mimique. Compréhension de plus de 200 mots. Montre du doigt de nombreux objets sur demande. Désigne sur une image. Obéit à de petites consignes de 1 ou 2 éléments sans gestes. Répond « non ». Répétitions, imitation de mots. Productions de +/- 50 mots en augmentation. Production de plus en plus de verbes. Production de petites phrases agrammaticales de 2 ou 3 mots. Tour de 2 cubes. Encastrements. Boite à formes «  mettre dans ». Apparition de jeu symbolique. ATTENTION SI :
- le jeu symbolique n'apparait pas.
- L'enfant n'a pas dit de mots, semble ne pas comprendre et présente peu d'intérêt pour les échanges verbaux.
- Il présente un retard dans la réalisation des activités nécessitant de la motricité fine et des capacités oculomotrices.
DES 24 MOIS Comprend de plus en plus de mots et de consignes. Compréhension de plus de 200 mots en augmentation. Commence à pointer sur demande certaines parties du corps. Obéit à des consignes de plus en plus complexes. Augmentation rapide du vocabulaire (de 50 à 75 mots ou beaucoup plus). Dit son nom. Apparition de phrases courtes. Utilise le « moi ». Tour de 6 ou 7 cubes. Construction simple. Premiers jeux de « faire semblant » surtout en présence d'un modèle. ATTENTION SI :
- L'enfant présente un retard de compréhension.
– l'enfant dit moins de 50 mots.
– L'enfant utilise un vocabulaire peu diversifié, avec peu de verbes.
– L'enfant ne produit que 4/5 consonnes.
DE 2 A 3 ANS Accroissement rapide du vocabulaire compris ( 200 mots et plus vers 2 ans et de 500 à 900 mots vers 3 ans). Comprend « sur/dans/après/avant ». Comprend quelques couleurs. Comprend les termes liés au corps et à l'espace «  haut/bas/devant toi/derrière-toi/debout/couché/assis ". Obéit aux consignes complexes «  mets le petit nounours dans la boite). Accroissement rapide du lexique ( 50 à 75 mots vers 2 ans, puis 300 mots et plus vers 3 ans, de 4 à 10 nouveaux mots par jour. Fait des phrases de 3 à 4 mots avec verbes et adjectifs. Commence à utiliser des articles, à utiliser des prépositions indiquant la possession (à,de,pour). Commence à utiliser des adverbes. Pose des questions «  quoi ? Pourquoi ? Où ? Quand? Qui ? " Demande « C'est quoi  ça ? ». Utilise « moi » « je ». articulation construite à l'exception de quelques phonèmes complexes/ch, j,r / et le /L/ qui continue de se construire. Jeux : Encastrements. ATTENTION SI à 30 mois :
- L'enfant n'utilise pas les prépositions « à » indiquant le possesseur, le « de » indiquant la possession et le « pour » indiquant le bénéficiaire.
- Pas d'association de mots.
- L'enfant n'imite pas ( sans qu'on lui demande) les nouveaux mots, les combinaisons de 2 mots et les nouvelles structures syntaxiques.
DES 3 ANS Augmentation rapide du vocabulaire compris ( 1500 à 2000 mots vers 3 ans 6 mois et +/-2500 mots vers 4 ans). Montre presque toutes les parties du corps. Comprend "où, devant, derrière, pourquoi, hier". Obéit à un grand nombre de consignes complexes. Augmentation rapide du vocabulaire, de 250 à 450 mots prononcés vers 3 ans,de 1000 à 1500 mots vers 3 ans 6 mois et plus de 1500 mots à 4 ans. Utilise des pronoms personnels. Utilise les temps. Fait des phrases de 6 mots et plus. Emploie le « je ». Raconte ce qu'il a fait. Décrit ce qu'il voit. Commence à utiliser des prépositions spatiales. Tour de 9 cubes. Enfile de grosses perles sur une baguette.Bonhomme têtard. Copie un rond et le ferme. Jeux de « faire semblant » associant plusieurs actions. Jeux symboliques riches avec un projet qui guide l'action. ATTENTION SI :
- Pas d'association de 3 mots dont un verbe.
- Pas d'articulation suffisante pour être compris par tous.
- L'enfant ne pose pas de questions, ne commence pas à utiliser le « je ».
- Il n'utilise pas les adverbes et prépositions spatiales.
- L'enfant ne joue pas symboliquement.
- L'enfant a du mal à contrôler les mouvements de ses lèvres, de sa langue.
- L'enfant ne comprend pas au téléphone.
- Pas de forte augmentation lexicale entre 3 et 4 ans.

AGE PERCEPTION COMPREHENSION PRODUCTION EXPRESSION AUTRES COMPETENCES
DE 4 à 5 ANS comprend bien les questions : quand ? comment ? et les termes : entre, au milieu, autour de.
Notion de nombre et de différence.
Obéit à des consignes impliquant des objets non présents.
Utilise le passé et le futur.
Emploie des phrases relatives.
Joue avec les mots, en invente.
Pose beaucoup de questions.
Commence à adapter son discours à son interlocuteur.
Commence à parler de son imaginaire.
Tous les sons de la langue sont acquis mais la différenciation S,Z / CH,J reste encore à préciser.
Saute bien à cloche-pied.
Tient quelques secondes en équilibre sur un pied.
Tient le crayon entre pouce et index.
Dessine un bonhomme complet.
Recopie des chiffres, lettres, le triangle.
Apprécie tailles, formes et couleurs.
Pendant cette période préopératoire : Mise en place de la fonction symbolique du langage, de l’imitation différée, de l’image mentale, du dessin, des jeux symboliques de faire-semblant.
La pensée de l’enfant est une pensée égocentrique et intuitive où domine l’aspect perceptif.
DE 5 à 6 ANS Tout le langage est compris avec les principaux mots abstraits.
A les notions de manque et de différence.
S’intéresse au sens des mots, ne demande plus « qu’est-ce que c’est ? » mais « qu’est-ce que ça veut dire ? »
Discrimine les sons proches.
Désire apprendre à lire.
Production de phrases complexes avec expansion et concordance des temps.
Utilise presque toutes les notions relatives à l’espace et au temps.
Peut définir et expliquer des mots.
Raconte de façon claire et ordonnée.
Fait les lacets.
Saute à pieds joints et grimpe aux arbres.
Schéma corporel élaboré.
Reproduit des rythmes, recopie son prénom et le losange.
Fait des classements selon critères taille et couleur.
APRES 6 ANS En ce qui concerne le temps : apprentissage des saisons et mois, de la date, des notions de durée, de l’heure.
Formulation des questions avec emploi de la négation et inversion du sujet/verbe.
Augmentation continue du stock lexical.
Ecriture.
S’assoit sans l’aide des mains.
Acquisition de la réversibilité de la pensée.
Conservations de la substance, poids, volume, spatiales et numériques.
Construction de structures logiques élémentaires de classification et de relation et de nombre.
Fin de la période symbolique ou préopératoire vers 7-8 ans et passage au stade de préparation et d’organisation des opérations concrètes.

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CONSEILS AUX PARENTS POUR UN DEVELOPPEMENT HARMONIEUX DU LANGAGE DE LEUR ENFANT



Dame Sarrasine, ayant été un temps responsable de la prévention orthophonique sur un département français, transmet ici les sages conseils que tout orthophoniste vous donnera.
Pour en savoir plus sur les journées prévention du langage oral et écrit qui ont lieu désormais tous les ans le 10 octobre (soit le 10.10, journée des Dys : pour dysphasie, dyslexie, dysorthographie, dysarthrie, dyscalculie, dysgraphie, dysphagie, dyslalie, dysphonie, dyspraxie...), vous pouvez contacter la FNO, fédération nationale des orthophonistes françaises.

Dame Sarrasine s’est aussi appuyée ici en grande partie sur les informations rassemblées et contenues dans le support « Dialogoris : Les bilans orthophoniques précoces. La prévention. Pour l’enfant de 0 à 4 ans et sa famille. » de P. Antheunis, F. Ercolani-Bertrand, S. Roy- Orthophonistes. Ed Com-Médic.


DE LA NAISSANCE A 6 MOIS

Jeux : de la naissance à 6 mois



♦ LANGAGE

Parlez calmement, tendrement à votre bébé. Placez-vous le plus possible bien en face de lui.
Chantez-lui des comptines.
Riez avec lui.
Expliquez-lui les bruits qu’il entend.
Nommez les personnes et les choses qui l’entourent.
Racontez-lui ce que vous faites.
Evitez la tétine, laissez-le prendre le pouce s’il le désire.


- De 0 à 3 mois :

Faites–lui découvrir le plaisir du langage pendant la toilette, le change, le biberon, pour le calmer, le bercer, Montrez-lui que l’on communique déjà avec le sourire, le regard, les mimiques, les caresses, la voix.


- De 3 à 6 mois :

Ecoutez bien votre bébé et répondez-lui, vous allez ainsi lui apprendre qu’on parle chacun son tour. L’installer dans un transat, lui parler, lui expliquer ce qu’il fait et ce que vous faites et les choses qui l’entourent.


♦ JEUX


- De 0 à 3 mois :

Mobiles, hochets.


- A partir de 3 mois :

Tapis d’éveil, peluches, jouets en tissu.


♦ LIVRES

Livres en tissu, en plastique ( livre-bains) ou en carton très épais.

Laissez le bébé lécher, mordiller, lancer, taper le livre. C’est le plaisir sensuel qui prime, le livre est source d’expériences sensori-motrices.


DE 6 A 12 MOIS

Jeux : de 6 à 12 mois



♦ LANGAGE

Modulez votre voix et ses intonations : cela plait au bébé et lui permet de mieux comprendre et utiliser le langage.
Faites découvrir le plaisir de communiquer, favorisez toutes formes d’échanges (regard, grimaces, rires, sourires...)
Attention à la télévision qui se transforme en ambiance sonore et qui isole, ne favorisant pas une communication réelle.
Le plus tôt possible, lisez des petits livres en carton ou tissu à votre bébé.


- De 6 à 9 mois :

Profitez de ce qu’il regarde, touche, pour lui raconter ce qu'il se passe.
Encouragez-le dans ses petites expériences, il apprend les causes et les effets, les choses qui sont pareilles et différentes.


- De 9 à 12 mois :

Il a besoin de sentir qu’il est écouté et compris, il est donc important de jouer, de dire le nom des choses qui l’intéressent, de traduire avec des mots ce qu’il veut exprimer par ses mimiques, en vous montrant ou en émettant des syllabes.


♦ JEUX

Portiques et tableaux d’activités avec miroir.
Jouets offrant des prises faciles, jouets de bain, ballon, jeu du coucou, caresses, chatouilles.
Utiliser l’humour, dosez les activités : ni trop longues ni trop nombreuses.
Créer un univers reposant.
Etre attentif à son comportement qui indique son état de fatigue.
Le laisser choisir son doudou.


♦ LIVRES

Sous la surveillance d’un adulte, proposer des magazines à manipuler, à déchirer.
Petits livres en carton épais.
N’hésitez pas à raconter, l’enfant est capable d’attention conjointe, il peut écouter et regarder quelques instants et il aime qu’on lui raconte les images. Il aime les voix de sa maman, son papa, ses frères et sœurs, il aime avoir ses parents près de lui, il comprend de plus en plus que le monde est fait de choses et de personnes bien intéressantes.


DE 1 A 2 ANS

Jeux : de 1 à 2 ans



♦ LANGAGE


- De 12 à 18 mois :

Le bébé comprend que les sons de la parole ont un sens : Recevez avec émerveillement ses premiers petits mots se limitant à une syllabe. Si vous essayez de le comprendre, si vous lui donnez le mot juste dans votre réponse sans lui demander de répéter et si vous replacez le mot corrigé dans une petite phrase, il apprendra tout doucement et naturellement.
Parlez-lui normalement correctement, en employant des mots simples mais pas simplifiés.
Parlez avec lui des couleurs et des formes que l’on voit sur tous les magazines, bien entendu aussi dans l’environnement, cela l’intéresse énormément.


- De 18 mois à 2 ans :

Enrichissez son vocabulaire, c’est important de lui parler de plein de sujets différents : de ce qu’il doit faire, de ce qu’il ne peut pas faire et surtout parlez-lui de ce qui est beau, de ce qui est bon, de ce qui l’intéresse, de ce qu’il voit dans un livre ou catalogue.
Expliquez-lui les mots qu’il ne comprend pas.
S’il prononce mal, donnez-lui la forme correcte du mot, sans l’obliger à répéter.
C’est important qu’il entende différents modèles de phrases : des phrases qui donnent des ordres, qui posent des questions, qui décrivent, qui expriment des sentiments. L’enfant doit bien sentir que c’est un plaisir de parler.


♦ JEUX

- jouets à tirer et pousser.
- jeux olfactifs et gustatifs.
- jeux de construction de base.
- Dès 18 mois : boite à forme.
L’encourager et le féliciter quand il réussit quelque chose.
Continuez de commenter tout ce qu’il fait pour montrer votre intérêt et favoriser le développement de son langage.


♦ LIVRES

livres en carton, en tissu, petits magazines pour enfants, coloriages, imagiers.
Il commence à tourner les pages du livre, il va commencer à appréhender de mieux en mieux les images et faire le lien entre les objets qu’il connaît qu’il touche et manipule et leur représentation sur l’image (en 2 dimensions).
L’enfant va commencer à pointer du doigt, il prend plaisir à ce qu’on lui nomme les personnages et les choses, il aime qu’on raconte, qu’on recommence, il aime le chacun son tour.
Il découvre son propre corps en tournant les pages, en bougeant les doigts pour tenir le livre.
Il s’intéresse de plus en plus aux mimiques, aux grimaces, aux sentiments.


DE 2 A 3 ANS

Jeux : de 2 à 3 ans



♦ LANGAGE

- A cet âge l’enfant est très curieux, s’intéresse à tout, pose beaucoup de questions, il est important de prendre le temps de lui répondre.
- Apprenez-lui à dire, à raconter, aidez-le à préciser sa pensée et ses sentiments.
- Il réclame de l’autonomie il est donc important de lui donner la possibilité de faire seul, pour l’aider à grandir.
- Il est normal qu’il ait encore du mal à articuler certains sons, toujours lui donner le modèle en répétant vous-même le mot corrigé dans une phrase, sans l’obliger à répéter, le plus important est de continuer à discuter et qu’il entende le mot correct.
- Encouragez-le à abandonner le biberon, le pouce ou la tétine pour ceux qui les utilisent encore.


♦ JEUX

Jeux l’incitant à attraper, lancer, sauter, grimper, pédaler.
Jeux manuels.
Jeux de cache-cache.
Jouets d’imitation, accessoires réalistes pour jeux de « faire-semblant ».
Puzzles.
Encastrements.

- Mettre entre ses mains des activités adaptées à son âge car s’il échoue trop souvent, il risque de perdre confiance en lui.
- Le laisser réfléchir, chercher les solutions tout seul, l’inciter à rechercher les solutions «  que pourrais-tu faire pour... ? », lui permettre de se tromper et que les erreurs sont formatrices et nous permettent de progresser.


♦ LIVRES

Livres pour enfants (faites confiance aux éditeurs pour les tranches d’âge), magazines pour enfants, coloriages, imagiers-photos.


DE 3 A 4 ANS

Jeux : de 3 à 4 ans



♦ LANGAGE

Racontez et lisez des histoires.
Lisez seul devant eux, les enfants sont sensibles à l’exemple.


♦ JEUX

Jeux l’incitant à attraper, lancer, sauter, grimper, pédaler.
Jeux manuels.
Jeux de cache-cache.
Jouets d’imitation, accessoires réalistes pour jeux de « faire-semblant ».
Puzzles.
Vers 4 ans, premiers jeux de règles (loto, dominos).
Jeux de patience.


♦ LIVRES

Livres pour enfants (faites confiance aux éditeurs pour les tranches d’âge), magazines pour enfants, coloriages, imagiers-photos.

C’est bien si vous avez un peu de temps chaque jour pour regarder ensemble un livre, un imagier.
L’enfant devient capable d’identifier les évènements et les actions sur les images, il fait le rapprochement entre son histoire, son vécu et ce que racontent les images.
Il développe son imaginaire, il fait des liens, il partage de plus en plus d’émotions avec ses parents.
Il aime toujours qu’on lui parle, qu’on lui raconte, qu’on lui explique.
il découvre le caractère créatif de la langue, il joue parfois avec les mots.
Il est de plus en plus capable de tenir compte de l’autre, de sa pensée, de sentiments autres que les siens.
Il est en marche vers le langage écrit : il éduque son œil, il découvre avec bonheur une histoire, il s’intéresse aux lettres.


DE 4 A 6 ANS

Jeux : de 4 à 6 ans



♦ LANGAGE

Racontez et lisez des histoires, enrichissez son vocabulaire.


♦ JEUX

Jeux de constructions, avec des personnages, jeux de règles, jeux d'associations, jeux de différences, jeux de patience, jeux sur l'espace et le temps.


♦ LIVRES

Toujours et continuez de faire confiance aux éditeurs.




Tapisserie Atelier de la Martinerie



CONSEILS DE BON SENS DIFFUSES PAR LES ORTHOPHONISTES.


♦  LE LANGAGE EST, avant tout, UN MOYEN POUR COMMUNIQUER SES BESOINS, SES SENTIMENTS.


On trouve ces conseils dans un dossier de prévention orthophonique «  Parents, votre enfant apprend à parler » réalisé par N. Denni-Krichel, orthophoniste depuis 1974 chargée d’enseignement des orthophonistes à la faculté de médecine de Nancy, présidente de la Fédération Nationale des Orthophonistes.de 2004 à 2013 ; livret enrichi d’exemples, destiné aux parents et édité par Ortho-Edition.




L'ENFANT PARLE PARCE QU'IL DESIRE COMMUNIQUER
et doit avoir besoin de communiquer, de parler.

- Pour lui la communication doit être un outil indispensable pour être compris de son entourage.
Un enfant qui ne ressent pas la nécessité de parler, ne parlera pas.

- Ainsi, il ne faut pas toujours aller au-devant des besoins et désirs de l’enfant, mais l’amener à exprimer son désir (ainsi il pleure par exemple pour exprimer sa faim, une incommodité).
Le parent apprend ainsi à comprendre les pleurs, mimiques, gestes puis mots de l’enfant et à y répondre en même temps que l’enfant découvre qu’il est nécessaire de communiquer pour obtenir ce qu’il veut en même temps qu’il prend confiance en ses moyens d’action sur l’adulte.

- Au début l’enfant n’a pas conscience de communiquer mais il le comprend au fur et à mesure des interactions jusqu’à avoir un rôle actif sur autrui.

- Toutes les situations de la journée sont des occasions pour parler avec l’enfant, Le parent doit commenter ses actions à voix haute : il s’agit d’une traduction simultanée des actions en parole et une occasion de fournir à l’enfant un bon modèle verbal. Commentez aussi les actions de l’enfant.





IL EST IMPORTANT D’IMITER L'ENFANT

car ainsi on attire son attention et confirme ce qu’il sait déjà en même temps qu’on lui donne la notion d’imitation. Le parent doit copier ses sons, ses actions, ses expressions.

-Le parent doit se montrer attentif à ce que l’enfant veut dire, c’est important, il a des choses à dire et au parent de montrer que cela l’intéresse. L’enfant ressent alors un sentiment de confiance en soi, de réussite qui le pousse à recommencer et l’aide à progresser.





SE METTRE A LA HAUTEUR DE L'ENFANT

ou le mettre à notre hauteur et le regarder. Ainsi l’enfant saura que le parent prend le temps de l’écouter vraiment. On peut ainsi mieux capter ses initiatives de communication et lui laisser voir notre visage pour lui fournir des indices visuels importants.





INVITER L'ENFANT A PRENDRE SON TOUR DE PAROLE

qui sera dans un premier temps un tour de rôle, de communication non verbale.
L’enfant doit apprendre qu’il a droit à son tour, pour pouvoir comprendre la notion de participation à un tour de rôle dans la conversation. A cet égard, les jeux les plus intéressants sont ceux de type : imitation de mimiques, de gestes, sons ; jeux de mains, comptines, jeux de balle ou voiture que l’on se renvoie, jeu de mains posées l’une sur l’autre.

- Inviter l’enfant à prendre son tour de parole lorsque celui-ci lui revient,

- laisser à l’enfant le temps de répondre,

- avoir une répartition égale des tours,

- faire preuve d’enthousiasme, de plaisir en rendant la conversation attrayante et amusante : l’adulte doit être un interlocuteur intéressant.

- En même temps qu’on accordera à l’enfant le temps de répondre, il faudra l’inviter à ne pas manquer son tour de parole : cette invitation doit être marquée dans le temps par une pause pouvant être accompagnée d’une incitation corporelle de la part de l’adulte (signes corporels situés au niveau - des yeux : en les écarquillant ou en haussant les sourcils ; - de la bouche : le sourire est toujours encourageant et positif pour l’invitation à l’échange, l’ébauche orale de mots montre aussi à l’enfant que l’on attend quelque chose de lui ; - du corps : mouvements des épaules, des bras, des mains peuvent encourager l’enfant).

Le parent attirera et gardera l’attention de son enfant si sa voix et sa communication corporelle sont vivantes et de nature à l’intéresser.





LE PARENT DOIT INTERPRETER LES MESSAGES DE SON ENFANT

et essayer par tous les moyens de le comprendre :

- en se servant du contexte, en posant des questions, en faisant des hypothèses, en répétant ce qu’il dit avec une intonation interrogative.

- Si le parent ne comprend vraiment pas malgré tous les moyens mis en œuvre, l’enfant se sentira moins frustré de ne pas avoir été compris.

- Par contre ne jamais faire semblant de comprendre car l’enfant le découvrira et perdra le goût de parler.





QUAND L'ENFANT VIENT DIRE QUELQUE CHOSE

le parent doit s’intéresser à ce qu’il dit et ne jamais interrompre le message.

- Il faut toujours le laisser finir sa phrase avant de la reformuler, ceci est moins frustrant pour l’enfant. Etre interrompu à chaque mot lasse l’enfant et le pousse à réduire l’échange ou n’utiliser que les mots et structures de phrases qu’il maitrise le mieux.

- Ne pas exiger que l’enfant répète, mais c’est au parent de répéter le mot mal dit par l’enfant en l’incorporant dans une petite phrase.

- Le parent doit privilégier les questions ouvertes en lui laissant le temps de répondre et éviter les questions fermées nécessitant un Oui ou un Non comme réponse.

- Parler à son enfant avec une prononciation et une structure de phrases normales.

- Il est important de répondre à toutes ses questions «  comment ? » « pourquoi ? » car l’enfant apprend beaucoup de cette façon ( vocabulaire, syntaxe).





IL NE FAUT PAS DE PRESSION EXCESSIVE

plus on insiste pour faire parler un enfant, moins il aura envie de parler.

- Ne pas dire à l’enfant de parler plus lentement, de prendre son souffle ou de penser à ce qu’il va dire avant de parler. Si l’enfant sent que le parent prend le temps de l’écouter il parlera de façon détendue.
Attention à la télévision qui crée un bruit de fond pouvant énerver, obliger à parler plus fort ou plus vite ou à ne pas parler pour ne pas déranger celui qui écoute la télévision.

- Par ailleurs, il est normal qu’un parent n’ait pas toujours le temps d’écouter son enfant, il suffit alors de lui dire au lieu de faire semblant de l’écouter ou de lui dire qu’il est fatigant.

- Ne jamais forcer l’enfant à parler, surtout devant les personnes étrangères, quand il est fatigué ou énervé.

- Ne jamais ridiculiser l’enfant, ne pas le punir pour du langage ou se mettre en colère.

- L’enfant doit être en contact d’autres enfants ou d’autres adultes.

- Ne pas le comparer aux autres enfants.

- Le langage doit être une source de plaisir, l’enfant doit être dans le plaisir de la communication.
Ainsi, par exemple, si le parent ne parle à son enfant que pour lui donner des ordres ou faire des commentaires négatifs «  va te coucher, range ta chambre, mange, dépêche-toi… », l’enfant suivra alors les consignes mais il est fort probable qu’il ne trouvera aucun plaisir à parler.

- Lui parler de choses intéressantes et affectueuses, prendre le temps de participer à ses jeux.







♦  ATTENTION A LA « SUCETTE SYSTEMATIQUE »

Informations issues du support Dialogoris dans le cadre de la prévention orthophonique.

«  Si la maman donne la sucette ( ou à manger) de façon systématique à son nouveau-né, dès qu’il pleure : Le bébé ne peut pas s’exprimer, et donc ne peut faire l’expérience des différents cris d’appel.
Or pour le bébé, les cris sont le seul moyen de s’exprimer oralement. La mère est très rapidement capable de les différencier pour leur donner une réponse appropriée. Cette réponse sera certainement du type : changer le bébé, lui donner à manger, le prendre dans les bras...
Il comprendra moins facilement que ses productions vocales ont une valeur communicative puisqu’elles ne génèrent pas de réactions différenciées.
Il percevra moins vite qu’il a un interlocuteur qui comprend ses messages.
Il ne bénéficiera pas des épisodes de pré-conversation qui sont particulièrement importants pour le développement du langage.
La succion, encouragée et pérennisée par la sucette, limitera ses expériences motrices plus fines et peut gêner la précision des praxies oro-faciales.

La problématique résulte plus de l’utilisation qu’en font certaines mères que de la sucette en elle-même, certains ont parlé de « sucette-bouchon »



♦  ATTENTION AU NIVEAU SONORE

Une ambiance sonore excessive, de par la radio, télévision, jeux vidéo ou une tendance familiale à parler trop fort et à ne pas gérer les tours de parole, est préjudiciable à un bon développement langagier.
En effet, le message n’émerge pas suffisamment du bruit de fond. L’information «  brouillée » gêne le bébé dans sa catégorisation des sons puis dans l’accès au sens.
Ultérieurement, l’enfant risque de forcer sur sa voix pour surpasser le niveau sonore et de prendre de mauvaises habitudes de fonctionnement vocal.

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